BONSAÏ ET CANICULES
Les périodes de canicule sont de plus en plus nombreuses, longues et précoces. Certaines mesures permettent de limiter les dégâts sur nos bonsaï.
Chaque espèce d’arbre est programmée génétiquement pour vivre de manière optimale dans des conditions de lumière, de température, d’humidité et d’enchainement des saisons déterminées.
En choisissant des espèces adaptées aux conditions climatiques de notre lieu d’habitation, nous obtenons le meilleur de nos bonsaï.
Les changements climatiques actuels viennent cependant bouleverser cette approche : les conditions météorologiques d’une zone géographique donnée évoluent rapidement. Les forestiers anticipent d’ailleurs l’avenir, à l’horizon d’une trentaine d’années, en plantant des espèces plus résistantes à la chaleur et à la sècheresse.
Notre engagement vis-à-vis de chacun de nos bonsaï n’est pas le même : nous nous devons de tout faire pour assurer son évolution et sa survie face un environnement en mutation.
S’il est ici question de températures élevées, il est également nécessaire d’évoquer le repos hivernal face au réchauffement global. Certaines espèces sont programmées pour vivre en altitude, ou sous des climats à l’hiver marqué. Elles ont besoin d’une période de repos végétatif sous des conditions de faibles températures et même de sècheresse (pour les espèces d’altitude pour lesquelles le sol est gelé pendant l’hiver). Les effets sont moins visibles à court terme, mais bien réels sur la santé du bonsaï.
Paradoxalement, les périodes de canicule sont certainement plus simples à gérer que celles de repos hivernal.
Notre premier objectif est de faire baisser la température de l’arbre. S’il tente de le faire lui-même, le seul moyen dont il dispose est d’évaporer de l’eau en ouvrant ses stomates situés sous les feuilles. Il doit alors compenser la perte en prélevant beaucoup d’eau dans le pot, qui sèche alors très vite.
Pour l’aider, nous pouvons :
L’évaporation due au vent est un facteur aggravant de la chaleur. L’effet est visible sur les érables du Japon dont les feuilles sèchent très rapidement. Les autres espèces subissement ce phénomène, avec des conséquences moins immédiatement perceptibles mais réelles.
Une bonne approche consiste, lorsque c’est possible, à cumuler l’ombre et le positionnement de l’arbre dans un endroit abrité du vent.
Le pot subit également les assauts du soleil : sa température monte inévitablement. Ces conditions risquent de faire littéralement «cuire» les racines et de provoquer leur pourriture, deux maux qui mènent en général à la mort de l’arbre.
Les mesures pour faire baisser la température d’ambiance sont, bien entendu, applicable, mais deux points supplémentaires sont à considérer :
Même si le principe selon lequel il faut arroser l’arbre uniquement lorsqu’il en a besoin s’applique toujours, nos rythmes de vie ne sont pas nécessairement compatibles avec ceux de professionnels présents à temps plein pour s’occuper de leurs bonsaï. Durant ces périodes de canicule, il serait idéal de contrôler, comme eux, les besoins en eau au moins trois fois par jour.
S’il faut choisir les meilleurs moments, on peut retenir le matin et le soir.
On pourrait être tenté d’arroser abondamment et sans distinction toute une collection. Cependant, un excès d’eau par fortes températures peut être tout aussi néfaste qu’un manque par le risque de pourrissement des racines qu’il entraîne.
Pour choisir la taille de nos pots, nous utilisons souvent les standards japonais donnant la relation entre la taille du bonsaï et de son tronc avec les dimensions du pot. Ils ont été établis sous un climat dans lequel les mois de juin, juillet et août sont ceux pendant lesquels la pluviométrie est la plus forte ; tandis que les autres mois sont moins humides.
Sous nos climats, la logique est inversée.
Pour assurer une réserve d’eau suffisante pendant l’été tout en appliquant des normes japonaises sur les dimensions des pots, une solution consisterait à diminuer la granularité du substrat. Cette solution engendrerait alors un excès d’humidité pendant l’hiver, au moment où l’arbre a le moins besoin d’eau.
Il semble donc opportun d’envisager, au moment du rempotage, de choisir des pots un peu plus profonds, sans nécessairement remettre en cause les autres dimensions.
Par forte température, nous pouvons exposer nos arbres à des risques par les soins que nous leur prodiguons en toute bonne foi. Trois exemples illustrent ces dangers :
Ce site n’est pas le lieu pour répertorier les nombreuses actions possibles ; Internet regorge de ressources approfondissant ce sujet.
Voici quelques pistes spécifiques pour commencer :
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dernière mise à jour : 27 novembre 2023