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ENGRAIS POUR UN BONSAÏ
Même si l’engrais ne constitue pas – au sens strict – une nourriture pour les arbres qui fabriquent eux-mêmes les glucides grâce à la photosynthèse, il est leur est absolument nécessaire. Ne pas leur en apporter, c'est les affaiblir, les exposer aux maladies ... et ne pas nous donner de matière pour leur formation ...
Comme tous les êtres vivants, les arbres sont des mécaniques complexes faisant intervenir de nombreux éléments dans leur nutrition.
L'apport individualisé de chacun des composants est illusoire dans la mesure où leur interdépendance est constante : que l'un manque et c'est l'ensemble de l'équilibre qui est perturbé.
Les nutriments essentiels sont présentés sur le graphique et détaillés dans la suite de la page.
L’azote est l’élément essentiel de la croissance et de la production de chlorophylle.
Son absence entraîne des arbres chétifs aux feuilles jaune clair.
Il intervient dans le métabolisme de l’énergie, la résistance aux maladies et au gel.
C’est également un élément clé dans la floraison et la fructification.
Participant à la plupart des mécanismes nutritionnels de l’arbre, il est également très actif dans l’absorption de l’eau et la résistance au gel.
Le calcium est utilisé pour la fabrication des parois des cellules végétales. L’eau du robinet, utilisée pour l’arrosage, en contient des quantités largement suffisantes pour répondre aux besoins de nos arbres.
Le magnésium intervient dans la photosynthèse. Il est un des constituants de la chlorophylle.
Principalement apporté par l’air et l’eau de pluie, son ajout est inutile (sauf pour certains traitements phytosanitaires). Il est cependant un constituant important des acides aminés.
Indispensables, en petites quantités, ils participent aux processus physiologiques des plantes (bore, cobalt, cuivre, fer, manganèse, molybdène, zinc, ….)
La nourriture de l’arbre est produite par la transformation du dioxyde de carbone en glucose à travers la photosynthèse assurée par des organites présents dans les cellules : les chloroplastes.
Pour développer ces dernier, un certain nombre de minéraux et d’oligo-éléments doivent être disponibles ; s’ils viennent à manquer, l’arbre n’est plus capable de s’alimenter et … meurt de faim.
Cependant, les arbres possèdent un certain nombre de mécanismes, développés au cours de l’évolution, par lesquels ils luttent pour leur survie.
Si les ressources viennent à manquer, qu’il s’agisse de minéraux ou d’eau, il favorise le développement (ou le maintien) de certaines parties de sa ramure, celles qui sont le plus à même d’assurer sa nourriture, au détriment d’autres.
Dans notre pratique, nous cherchons à maintenir la structure des nos bonsaï, en particulier des branches basses. Ce sont celles que la plupart des arbres (ceux à tendance apicale) abandonnent en premier en cas de stress.
Ne pas donner suffisamment d’engrais à nos arbres, c’est prendre le risque de perdre la forme que nous avons mis bien des années à construire.
Nous arrosons nos arbres très fréquemment, parfois plusieurs fois par jour en été, et nous le faisons avec entrain : jusqu’à ce l’eau passe par les trous de drainage du pot.
A ce rythme, les nutriments ne persistent pas longtemps dans le pot. On convient en général que, soumis à ce lessivage, ils ont complètement disparu au bout d’une dizaine de jours.
C’est là qu’intervient la C.E.C. (capacité d’échange cationique) des composants du substrat : elle caractérise la capacité d’un sol à absorber les minéraux et à la restituer progressivement ensuite.
La C.E.C. s’exprime en mole par unité de masse. Plus la valeur est élevée, plus les nutriments persistent dans le pot, malgré les arrosages répétés.
En agriculture, elle est utilisée pour mesurer la fertilité des sols.
Pour les principaux substrats que nous utilisons, voici quelques exemples (en mole pour 100 g) :
Chacun des composant de nos substrats joue un rôle particulier qui est nécessaire à l’équilibre du tout.
On comprend cependant que pour un substrat composé uniquement de pumice, de pouzzolane ou de sable, l’apport d’engrais doit être effectué au moins tous les quinze jours, dans la mesure où ces matériaux ne sont pas capable de retenir les nutriments.
La pumice ne retient pas bien les minéraux.
(C.E.C. faible)
L'akadama participe à une bonne fertilisation.
(C.E.C. élévée)
Les engrais minéraux (chimiques) sont constitués de produits minéraux purs (Azote, Phosphore, Potassium, …) issus des industries chimiques et minières.
Ils sont mélangés selon des dosages spécifiques, en fonction d’objectifs liés aux plantes auxquelles ils sont destinés : feuillage, floraison, fructification, racines.
Certains autres éléments sont parfois ajoutés pour renforcer leur action sur les types de culture visés, comme le fer ou le magnésium.
Sous forme liquide, les nutriments sont immédiatement mis à disposition de l’arbre à travers une solution concentrée en minéraux (selon le dosage prescrit par le fabricant).
Il est important de ne distribuer ce type d’engrais que sur substrat préalablement bien arrosé. En effet, si l’arbre a soif, les minéraux contenus dans le liquide vont être massivement absorbés en trop grande quantité et en peu de temps : cette concentration risque de « bruler » les radicelles.
Sous forme solide, les fabricants ont développé des technologies permettant de libérer progressivement les minéraux, promettant plusieurs mois d’efficacité.
Il faut cependant examiner de plus près ce mode de fonctionnement. Certains d’entre eux reposent sur la température du substrat : plus elle est élevée, plus les minéraux sont libérés.
Cela implique que le pic de diffusion se situe en été, au moment même où nos arbres sont dans un relatif repos végétatif et n’ont pas réellement besoins d’engrais.
De plus, la concentration en sels minéraux augmentant dans le substrat, il peut se produire un phénomène particulier : l’eau contenue dans les racines - moins concentrées en minéraux - et attirée vers le substrat - qui l’est plus – et peut provoquer une déshydratation du bonsaï.
L’utilisation des engrais minéraux nécessite un dosage précis et un arrosage préalable pour ne pas bruler les radicelles.
Les engrais organiques proviennent de matières premières animales et / ou végétales ayant subi un processus de fermentation.
Pour que les nutriments qu’ils contiennent puissent être mis à disposition des racines, ces engrais doivent, au préalable, être transformé par les champignons (mycorhizes) et les bactéries du sol.
Le processus implique la présence de ces micro-organismes dans nos pots et un certain temps de latence (de l’ordre de 2 semaines) entre leur distribution à la surface du pot et le début des effets bénéfiques pour l’arbre.
Le dosage en nutriments peut paraître relativement empirique, mais l’engrais organique reproduit le processus de fertilisation des sols dans la nature par la décomposition des végétaux et des animaux. Il contient également des oligoéléments en quantités variables, mais bien présents, et apporte potentiellement des bactéries bénéfiques et des spores de mycorhizes qui auto-alimentent l’écosystème du pot.
On peut se poser des questions sur l’utilisation d’une dilution d’engrais organique solide dans de l’eau dans la mesure où le lessivage le fait disparaitre en une quinzaine de jour, et que le temps nécessaire au début de sa décomposition par les micro-organismes est du même ordre … L’engrais liquide d’origine organique a déjà subi le processus de minéralisation : il est à considérer comme un engrais chimique.
Un fois posée à la surface du pot, la forme solide commence à être travaillée par les micro-organismes. A chaque arrosage, de petites particules se détachent et viennent les alimenter dans leur travail de mise à disposition des nutriments. Dans de bonnes conditions de température et d’humidité, la boulette disparait complètement en un mois et demi.
Pendant la période estivale de dormance des arbres, par forte chaleur, les mécanismes symbiotiques avec les mycorhizes fonctionnement de concert : l’arbre produit moins de glucose, les mycorhizes sont moins actives et ne décomposent plus autant d’engrais organique en nutriments ... leur concentration dans le substrat s’équilibre naturellement avec les besoins de l’arbre.
Grâce au développement de la vie microbienne et mycorhizienne à l’intérieur du pot, l’engrais organique favorise la bonne santé et le développement des bonsaï.
Les engrais sont qualifiés à l’aide de trois nombres liés aux composants N (azote), P (phosphore) et K (potassium).
Par exemple, un engrais organique équilibré standard pour bonsaï est de type (N 5,5 - P 6,5 - K 3,5), ce qui signifie qu’il contient 5,5 parts d’azote pour 6,5 par de phosphore et 3,5 parts de potassium.
Ce sont ces proportions qui comptent : pour obtenir le même apport avec un engrais de type (N 11 - P13 - K 7), il suffit de donner une demi dose.
D’une façon générale, se référer aux conseils d’utilisation du fabricant constitue une bonne base, surtout si l’engrais est destiné aux bonsaï. Sinon, il faut sortir sa calculatrice …
L’utilisation d’un engrais équilibré, aux teneurs en azote (N), phosphore (P) et potassium (K) proches, est en général une bonne solution tout au long de l’année.
Cependant, par mesure de précaution (pour des arbres à feuilles caduques qui auraient subi une taille trop tardive au cours de l’été, ou un incident de culture, par exemple), l’application d’un engrais contenant plus de phosphore (P) et de potassium (K) que d’azote (N), sans supprimer totalement ce dernier, est une bonne solution.
En effet, les mécanismes d’assimilation des minéraux par les plantes sont complexes et interdépendants : l’absence totale de l'un de ces composants peut les perturber.
Engrais organique à la surface du pot d’un pin : compte-tenu du dosage relativement faible des engrais pour bonsaï, la quantité nécessaire est souvent supérieure à ce qu’on imagine.
Les hypothèses de calcul sont les suivantes :
La formule de calcul est (résultat en grammes) :
0,225 * volume de substrat / teneur en azote (exprimé en %)
Exemple
Pour une longueur de pot de 30 cm (largeur 20, hauteur 10), le volume utile est d’environ 5,4 litres.
Pour en engrais N=4, le calcul est le suivant :
(0,225 * 5,4 / 4%) soit environ 30,5 après arrondis.
Les courbes (agrandir) présentent les besoins en engrais organique (en grammes) par période de 45 jours par longueur (en cm) de pot rectangulaire, selon la concentration en azote (N).
Les calculs sont faits pour des pots dont la largeur est égale à 2/3 de la longueur et la hauteur est égale à 1/3 de la longueur (proportions répandues).
Exemple : pour un pot rectangulaire de longueur 30 cm, l’apport par période de 45 jours est de 17,4 grammes pour un engrais organique avec N=7, et de 30,5 g pour un engrais organique avec N=4.
Pour un pot de 30 cm de longueur et de proportions standard, l’apport pour 45 jours est de :
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dernière mise à jour : 28 décembre 2024