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ARROSAGE D'UN BONSAÏ
La pluie est certainement le meilleur des arrosages. Cependant, elle ne dispense pas d’arroser si elle est insuffisante (c’est souvent le cas au regard des quantités d’eau nécessaires) ou que la frondaison de certaines espèces (érables par exemple) empêche l’eau d’atteindre la totalité de la surface du pot, près du tronc, en particulier.
Trous d'une pomme d'arrosage pour bonsaÏ
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C'est le nombre d'années qu'il faut, selon la tradition japonaise, pour apprendre à arroser correctement les bonsaï.
La pluviométrie annuelle moyenne en France est de 750 mm par an. La pluie seule apporte l’équivalent d’environ 23 arrosages par an … on est bien loin de ce qui est nécessaire dans la pratique.
De plus, les précipitations ne sont pas réparties uniformément dans l’année ; les périodes les plus sèches sont en général celles pendant lesquelles nos arbres, en pleine végétation, ont le plus besoin d’eau.
L’écosystème installé dans le pot d’un bonsaï (bactéries, champignons, voire insectes) a besoin d’oxygène pour vivre et se développer. Qu’il vienne à manquer et les nutriments ne sont plus fournis à l’arbre par la dégradation de l’engrais, les champignons et bactéries favorables à l’arbre sont remplacées par d’autres qui entraînent le pourrissement des racines.
Lors de l’arrosage, l’ancien air retenu dans le substrat et dont l’oxygène a été consommé, est éliminé et remplacé par de l’air frais, assurant le bon fonctionnement de l’écosystème du pot. C’est l’effet « chasse d’eau ».
Au cours des chaudes journées d’été, l’arrosage de l’intégralité de l’arbre en pluie fine fait baisser la température des feuilles et du substrat de plusieurs degrés, diminuant d’autant le stress du bonsaï face à ces conditions.
L’engrais organique solide ne peut être assimilé par l’arbre que s’il est fractionné en petites particules et que les micro-organismes du substrat les dégradent en minéraux assimilables pour l’arbre.
L’arrosage assure la désagrégation progressive de l’engrais organique et transporte les petits morceau dans le sol, permettant aux bactéries et champignons d’effectuer leur travail.
L’engrais liquide est distribué à l’arbre par l’eau d’arrosage.
Pour ne pas endommager les racines, l’engrais liquide, même dilué aux doses préconisées par le fabriquant, ne doit être appliqué que sur un substrat humide.
Sur un sol sec, il est donc nécessaire de procéder en deux temps : d’abord un arrosage simple, puis un second avec engrais dilué.
Avec le temps, les minéraux fournis par les engrais et l’eau d’arrosage elle-même, s’accumulent et se concentrent dans le substrat.
A terme, si l’arrosage n’est pas efficace, leur concentration devient telle que l’arbre ne peut non seulement plus les assimiler, mais a également de plus en plus de mal à absorber l’eau.
L’arrosage, par le lessivage du substrat qu’il procure, aide à maîtrise cette concentration en sels minéraux.
Les pluies acides des années 80 ayant disparu, l’eau de pluie est certainement la meilleure que nous puissions apporter à nos arbres.
Elle n’est cependant pas présente tout au long de l’année, et surtout pas aux moments où nous en avons le plus besoin.
Se pose alors la question du stockage qui n’est pas si simple pour maintenir une qualité biologique correcte d’une part, éviter la prolifération des moustiques, d’autre part, et répondre aux volumes importants dont nous pouvons avoir besoin pour une collection significative.
Un puits peut constituer une autre source d’eau pour nos bonsaï, cependant la qualité de l’eau n’est pas toujours au rendez-vous.
Dans les régions agricoles, Un puits peut drainer les résidus de culture. Si la présence de pesticides pourrait nous être utile, celle d’herbicide n’est pas sans poser de problème.
Le cas d’une eau trop acide (pH inférieur à 6), peut être neutralisée, comme au Japon, en arrosant une fois par an avec de « l’eau de cendre », une eau dans laquelle on a laissé reposer de la cendre.
La température de l’eau est également un point d’attention : arroser avec une eau souterraine froide par une température extérieure de 30 °C risque de provoquer un choc thermique au niveau des racines et de les endommager.
L’eau qui arrive à notre robinet est facile d’accès et toujours disponible.
En France, ses qualités biologiques et physico-chimiques sont contrôlées en permanence pour s’assurer qu’elle est propre à la consommation humaine, a priori parfaitement utilisable pour l’arrosage de nos bonsaï.
A y regarder de plus près, ses caractéristiques peuvent présenter de grandes disparité d’une ville à l’autre, voire d’un quartier à l’autre.
Les différences qui nous intéressent portent sur deux aspects essentiels à notre pratique : le pH (acidité) et le calcaire.
L’eau distribuée au robinet en France doit présenter un pH compris entre 6,5 (légèrement acide) et 9 (basique). Une valeur de 7,5 est considérée comme idéale pour la consommation humaine. Pour ce qui est de nos arbres, on considère que le pH du substrat idéal pour l’assimilation des nutriments est de l’ordre de 6,5 pour la plupart des espèces (hors acidophiles). Avec les arrosages répétés, le pH du substrat évolue progressivement sur la durée pour se rapprocher de celui de l’eau d’arrosage. En intégrant des composants acides au substrat (écorce de pin, kanuma, …) nous pouvons corriger cette différence sur une durée raisonnable entre deux rempotages.
Un eau trop chargée en calcaire peut également être mal toléré par certaines espèces tropicales ou acidophiles. Il faut alors recours à l’eau de pluie ou à l’eau de source. L’eau minérale n’est pas adaptée car trop concentrée en … minéraux.
Un arrosoir spécifique aux bonsaï possède une grille percée de nombreux trous très fins et un tuyau dont le diamètre et la longueur permettent de créer une pression assez forte pour créer une pluie très fine.
Il est facile de contrôler individuellement le besoin et de la complétude de l’arrosage pour chaque arbre.
Il est possible de puiser dans un récupérateur d’eau de pluie.
L'apport d'engrais liquide est simple à mettre en œuvre.
De nombreux allers retours au point d'eau sont nécessaires pour des collections importantes
Lance d'arrosage
Les lances d’arrosage spécifiques possèdent des grilles tout aussi fines que celle des arrosoirs. La pression est apportée par le réseau d’eau. Trouver la bonne adéquation entre une lance, sa grille et la pression disponible peut parfois demander quelques essais. Un robinet régulateur apporte une solution efficace.
Il est facile de contrôler individuellement le besoin et de la complétude de l’arrosage pour chaque arbre.
L'eau est directement conduite vers le lieu d'arrosage : les allers retour au point d’eau sont inutiles.
La température de l’eau contenue dans un tuyau exposé au soleil peut être très élevée. Avant même de commencer à arroser, il est nécessaire de lui laisser le temps de s’évacuer.
L'utilisation d'un récupérateur d’eau de pluie implique l'installation d'une pompe électrique.
L'apport d’engrais liquide nécessite l'installation d’un doseur spécifique sur la ligne d’arrosage.
Cette méthode repose sur la mise en œuvre de canons, de turbines d’arrosage, ou d’arroseurs oscillants.
Reliés au réseau d’eau via un programmateur, ils reproduisent l’effets d’averses à des intervalles et pour des durées définies.
Associé à des systèmes de programmation multi vanne, ils permettent de définir plusieurs zones possédant chacune ses spécificités.
Le système peut couvrir une large surface.
L'installation est relativement simple.
Il est possible de définir plusieurs zones avec des durées d'arrosage différentes.
Le risque de panne existe avec les systèmes de programmation multizone grand public.
La consommation d’eau est nettement supérieure aux besoins.
Il est difficile de regrouper des arbres présentant les mêmes besoins présumés au sein d’une zone.
Le feuillage de certaines espèces a un effet parapluie qui empêche l'eau d'atteindre la surface du pot.
L’arrosage automatique individuel utilise des micro aspergeurs ou des goutteurs branchés sur un réseau de tuyaux de faible diamètre.
Il peut également être piloté par un programmateur simple ou être inséré dans un réseau plus large avec des zones différentes.
La consommation d’eau est réduite.
Le risque de panne existe avec les systèmes de programmation multizone grand public.
Il est difficile d'assurer la complétude réelle de l’arrosage avec des substrats à faible capillarité
Ce mode d'arrosage ne permet pas d’effet chasse d’eau pour renouveler l’air du substrat.
L'investissement financier n'est pas négligeable dès que la collection grandit.
L'installation est complexe pour individualiser les durées d’arrosage en fonction des besoins présumés.
Cette méthode consiste à placer le pot dans un récipient rempli d’eau de manière que le niveau de cette dernière affleure le bord du pot sans le dépasser.
Les arbres sont laissés à tremper pendant quelques minutes, dix maximum.
L'immersion est utile pour hydrater le cœur du pain racinaire avec de substrats dégradés ou inadaptés.
La méthode est également utile pour diminuer la concentration en sels minéraux.
Les substrats composites sont déstabilisés : les grains qui emprisonnent l'air (pierre ponce, par exemple) remontent en surface tandis que les plus lourds rejoignent le fond du pot.
Le trempage dissout l’engrais qui est emporté lors de l'égouttement du pot.
Le paillage n’est pas une méthode d’arrosage au sens propre, il sert à limiter l’évaporation et, incidemment, éviter la pousse de végétaux indésirables à la surface du pot.
Celui utilisable pour la culture des bonsaï est constitué de mousse à fibre longue (sphaigne).
Le paillage protège les racines trop affleurantes du dessèchement après rempotage.
Il limite l’évaporation en cas de forte chaleur.
Il est difficile de vérifier le niveau d’hydratation du substrat d'un simple coup d'œil.
Le paillage limite les échanges gazeux du substrat.
En dehors de périodes particulières comme une absence prolongée ou une canicule, le meilleur système d’arrosage est celui qui permet d’apporter à chaque bonsaï l’eau dont il a besoin, quand il en a besoin.
A ce titre, l’arrosoir ou la lance d’arrosage sont de loin les meilleures solutions.
Un arbre laissé trop longtemps sans être rempoté a développé un tapis compact de racines de racines au fond du pot ; le substrat s’est dégradé et les grains les plus fragiles qui le constituait ont totalement disparu sous forme de poussière emportée par les arrosages successifs. L’eau pénètre mal dans le sol, le cœur du pain racinaire s’hydrate difficilement et le drainage est restreint.
Sans aller jusqu’à ce point critique, et seulement en deux ans, la couche superficielle du substrat se dégrade la première sous forme de poussière qui, bloquée à la surface, finit par constituer une couche boueuse au moment de l’arrosage. Là aussi, l’eau ne pénètre que lentement dans le pot.
La composition du substrat est également facteur de difficulté. Des composants tels que le tourbe noire ou brune, le terreau de jardin ou la terre dite végétale, bloquent très rapidement la pénétration de l’eau, même s’ils ne sont présents qu’en petite quantité : leur structure fine comblent les espaces entre les composants granuleux.
Un substrat neuf et parfaitement tamisé, exempt de particules fines et de poussière, rend à la fois l’arrosage facile et efficace. Après un rempotage, l’arrosage est donc plus facile. Encore faut-il qu’il ait été fait de manière complète. Si une partie de l’ancienne motte située au cœur du pain racinaire a été conservée, nous nous exposons au risque d’une pénétration inhomogène de l’eau. Alors que cette dernière s’écoule librement par les trous de drainage, le cœur de la motte, dont le substrat dégradé ne s’hydrate pas aussi rapidement, peut rester sec. La facilité de l’arrosage n’est alors qu’illusion.
La présence d’une couche de drainage dans le pot facilite également l’arrosage. Dans un pot contenant un substrat dont la granulométrie est homogène, le niveau d’humidité est plus élevé dans la partie basse du pot pour diminuer progressivement en se rapprochant de la surface. Lors de l’arrosage, la saturation en eau arrive plus vite en surface, l’écoulement étant ralenti par le substrat humide du fond. Il est nécessaire de suspendre, puis de reprendre l’arrosage plusieurs fois pour que l’eau s’écoule librement. Une couche de drainage équilibre le niveau de saturation du substrat sur toute la hauteur du pot.
Cette réponse, largement répandue et quelque peu sibylline, nécessite, même si elle est exacte, de réelles explications.
Il est nécessaire d’apporter la quantité d’eau nécessaire et suffisante, à une fréquence adaptée, qui permet de répondre au "Pourquoi" de l’arrosage, sans pour autant noyer les racines de façon permanente.
Concrètement, l’arbre a besoin de plus d’eau dans des conditions comme :
Il a besoin de moins d’eau :
Un des moyens de déterminer si l’arrosage est nécessaire est de vérifier si la surface du substrat est sèche. Si tel est le cas, l’arbre doit être arrosé.
Les substrats que nous utilisons changent de couleur en fonction de leur niveau d’hydratation : clairs, ils sont secs ; foncés, ils sont humides.
Cette méthode présente cependant un risque en cas de pluie légère qui ne fait qu’humidifier la couche supérieure du substrat, laissant croire qu’il n’est pas nécessaire d’arroser.
En cas de doute, et avec un peu d’habitude, il est possible de soupeser le pot : trop léger, il faut alors arroser.
Cette règle s’applique de manière générale sauf dans deux cas particuliers :
L’usage de soucoupes remplies d’eau dans lesquelles trempent les pots est à exclure sauf pour des espèces très particulieres issues de milieux marécageux.
Un substrat humide en permanence engendre le développement de végétaux tant inesthétiques qu’étouffant pour les plantes (hépatiques, par exemple).
Dans les jardins de bonsaï japonais, le contrôle du besoin en eau est réalisé matin, midi et soir. Il ne s’agit pas d’arroser trois fois par jour, mais de réagir au plus tôt si les arbres en ont besoin.
S’il n’est possible d’arroser qu’une fois par jour, le matin doit être privilégié : il permet de mettre à disposition de l’arbre des ressources en eau pendant la journée, période pendant laquelle il en a plus besoin.
Le mythe selon lequel un arrosage en plein soleil risque de griller les feuilles les plus fragiles par effet de loupe n’est pas à prendre en compte face au risque de déshydratation.
Un arrosage du matin ou dans la journée permet aux gouttes présentes sur les feuilles de sécher plus vite, limitant les risques de maladie fongiques.
Compte-tenu de la porosité des substrats utilisés et pour assurer une réelle pénétration de l’eau au cœur de la motte, un arrosage efficace se déroule en deux temps :
L’arrosage est alors complet.
Le substrat doit être arrosé sur toute sa surface : son caractère drainant ne permet pas une diffusion de l'eau par capillarité.
Un arrosage du seul substrat (« par-dessous ») présente trois avantages :
Un arrosage « par-dessus » présente des avantages différents :
Les avantages de l'un sont les inconvénients de l'autre ...
Pour fixer les idées, on peut estimer que la quantité globale d’eau nécessaire à chaque arrosage est de l’ordre du volume du pot.
Elle est distribuée en pluie fine et en deux temps dans la méthode du double arrosage.
Pour vérifier que l’eau pénètre bien au cœur du pain racinaire :
Si le pique est humide sur toute la longueur sur laquelle il a été enfoncé, l'arrosage est satisfaisant.
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dernière mise à jour : 26 septembre 2024