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ASTUCES POUR L'ARROSAGE DES BONSAÏ
Réveil difficile le matin, fatigue du soir, manque de temps … l’arrosage est une routine quotidienne, voire multi-quotidienne, que nous nous devons de réaliser en toutes circonstances. Voici quelques suggestions pour la rendre plus efficace, pour le plus grand bénéfice de nos arbres.
Avant d’aborder les astuces, il peut être intéressant – si ce n’est pas déjà fait – de commencer par comprendre les fondamentaux de l’arrosage à travers le page «Comment bien arroser un bonsaï : une opération quotidienne pas si simple et pourtant essentielle».
La notion de routine nous renvoie souvent vers une appréciation négative de répétitivité et de monotonie.
Dans le cas de l’arrosage des bonsaï, elle peut cependant être vue de manière positive : en répétant chaque jour le même trajet, on s’assure d’avoir examiné les besoins de chacun d’entre eux, même celui situé aux fins fonds du jardin.
En changeant d’itinéraire, certains peuvent échapper à notre vigilance.
Après quelques années, le chemin est tracé : la terre est tassée sous nos pas quotidiens.
La règle générale communément admise est d’arroser un bonsaï lorsque la surface du pot devient sèche, ou, pour les pins, un jour après qu’elle a atteint ce stade.
Elle fonctionne globalement bien avec de bons substrats. En effet, l’humidité n’est pas répartie uniformément à l’intérieur du pot : plus on se situe vers le fond, plus elle est importante. Ainsi, lorsque la surface devient sèche, le substrat du fond pot est encore légèrement humide, sans être saturé d’eau.
Pendant les périodes de chaleur de l’été ou de canicule, l’arbre est au repos végétatif et consomme peu d’eau. La soleil favorise l’évaporation à la surface du pot mais l’intérieur peut rester très humide. Chaleur, humidité et faible activité végétative peuvent engendrer des maladies fongiques au niveau des racines.
A l’opposé, une pluie peut n’humidifier que la surface substrat sans l’imprégner en profondeur.
Chaque espèce possède des besoins en eau différents.
Les ormes ou les aulnes, comme les azalées ou les glycines, ont des forts besoins d’arrosage lorsqu’ils sont en feuilles. Les pins, contre toute opinion préconçue, sont également fortement demandeurs pendant la période d’allongement des chandelles.
C’est au moment du développement végétatif que nos arbre ont le plus besoin d’hydratation : au printemps, bien entendu, mais également lorsque de nouvelles pousses se déploient à la suite d’une taille.
Plusieurs arbres de la même espèce, du même âge et installés au même endroit peuvent donc avoir des besoins différents selon qu’ils créent de nouvelles feuilles ou non.
Un substrat saturé en permanence serait dangereux pour la très grande majorité des espèces : privé d’air, le milieu vivant de l’intérieur de pot qui vit en symbiose avec les racines finirait par disparaitre entrainant, à terme, le pourrissement de ces dernières et la mort de l’arbre.
Les espèce méditerranéennes et les pins sont réputés comme étant particulièrement tolérants à la sècheresse : leur physiologie s’est adaptée pour répondre à leur environnement d’origine.
Dans la nature, elles développent de longues racines pivot qui descendent profondément dans le sol pour répondre à leurs besoins d’hydratation. Même si le sol est sec en surface pendant de longues périodes, l’eau parvient bien à l’arbre tout au long de l’année.
A l’intérieur d’un pot la racine profonde racine pivot ne peut pas exister. L’apport régulier en eau est donc vital.
Cependant, peu habituées à un environnement humide, les racines de surface peuvent pourrir dans un substrat saturé d’eau. Il est nécessaire de le choisir pour favoriser un drainage particulièrement efficace.
L’arrosage des espèces méditerranéennes et des pins peut ainsi être mené de manière proche de celui des caducs dont l’origine se situe sous des climats plus arrosés.
Les bulletin météo peuvent nous donner les prévisions de pluie heure par heure.
Des abonnements spécifiques destinés aux agriculteurs indiquent même le volume des précipitations. Cependant, il est bien rare que la pluie d’une journée suffise à couvrir les besoins d’un bonsaï en pleine végétation : ces relevés ne nous sont pas véritablement utiles.
Le réel intérêt des prévisions météo heure par heure est nous aider à anticiper l’heure à laquelle nous pourrons effectuer un arrosage quotidien efficace : avant que les précipitations ne démarrent.
Pendant ou après la pluie, il est beaucoup plus difficile d’évaluer l’état d’un substrat dont seule la couche superficielle pourrait avoir été hydratée par l’eau du ciel.
Sous certaines conditions climatiques comme des pluies intermittentes ou nocturnes, ou bien des journées ventées, il peut être difficile de mesure ne niveau d’hydratation du substrat à l’intérieur des pots.
Gratter légèrement la surface du pot pour estimer le niveau d’humidité à l’intérieur est une première solution.
Il est également possible de faire appel à des témoins.
Certaines espèces, comme les aulnes ou les saules, consomment beaucoup d’eau : si le substrat de leur pot sèche, les autres arbres de la collection vont certainement bientôt avoir besoin d’un arrosage. Il en est évidemment de même s’ils présentent des signes visibles de début de flétrissement des feuilles.
Les jeunes plans en croissance permanente réagissent plus vite que les arbres plus âgés et peuvent également servir de lanceur d’alerte.
Enfin et bien que leur présence ne soit pas désirable, l’amollissement des feuilles de plantes installées spontanément à la surface des pots sont également un signe … à condition qu’elles ne possèdent pas de réserve d’eau propres dans des racines charnues.
L’horizontalité du pot est un facteur clé d’un arrosage efficace.
S’il est incliné dans un sens ou dans l’autre, l’eau continue toujours à pénétrer dans le substrat selon un axe vertical.
La saturation intervient plus rapidement d’un côté et l’autre reçoit moins d’eau.
Elle s’accumule dans la partie la plus basse du pot sans que les trous de drainage ne puisse l’évacuer.
Globalement, l’arrosage prend plus de temps, l’hydratation du substrat n’est pas homogène et de l’eau stagnante peut demeurer au fond du pot.
Les substrats utilisés pour les bonsaï confèrent au pot une mauvaise capillarité globale : l’eau apportée d’un côté d’un pot ne se propage pas de l’autre. Si l’arrosage n’est pas réalisé à l’arrière du tronc de l’arbre, les racines situées en dessous ne recevront pas d’eau.
En revanche, les grains constituant le substrat (hors sable) possèdent une bonne porosité et de bonnes capacités d’absorption de l’eau … encore faut-il leur donner le temps nécessaire.
Si le jet d’arrosage est trop puissant, l’eau sera poussée entre les grains et sortira rapidement par les trous de drainage laissant à croire que l’arrosage est complet (si elle ne déborde pas simplement du pot, rendant l’arrosage largement inefficace). Les grains n’auront pas eu le temps de se gorger d’eau. Ce phénomène est accentué par un nebari occupant une large surface.
En maintenant le substrat à la limite de la saturation lors de l’arrosage (l’eau affleure sa surface) jusqu’à l’écoulement par les trous de drainage puis en recommençant l’opération quelques minutes plus tard, on optimise l’hydratation du substrat.
Avec cette méthode (appelée double arrosage), on constate que le substrat absorbe environ 30% d’eau en plus qu’avec une seule passe. Pour des substrats trop dégradés, il est parfois nécessaire de répéter l’opération trois ou quatre fois.
Une lance d’arrosage munie d’un robinet de réglage permet d’obtenir le bon débit, celui qui maintient le substrat à la limite de la saturation sans faire déborder l’eau du pot.
Laisser un espace entre la surface du substrat et le bord du pot pour «faciliter l’arrosage» est une recommandation souvent émise. On peut cependant s’interroger sur son bien-fondé.
Si le substrat ne remplit pas le pot, les réserves d’eau et de nutriments disponibles pour l’arbre en sont d’autant diminuées.
Lorsque le substrat est neuf ou encore bien drainant, il est difficile de le saturer en eau et encore plus de remplir le volume que nous avons réservé.
On peut également constater que cette disposition favorise le développement de mousses et autres plantes indésirables.
Le seul cas où cette pratique pourrait être utile apparait en fin de vie du substrat, lorsqu’il est fortement dégradé et que l’arbre devra être rempoté dès que la saison s’y prêtera (mais peut-être avons-nous trop attendu pour en arriver à cette situation …)
Il est alors possible de rehausser le pot à l’aide d’une bande de matière plastique glissée entre le substrat et ses bords. Elle doit dépasser la hauteur du pot de quelques centimètres et être un peu plus longue que son périmètre.
Cette barrière temporaire permet de faciliter le travail d’arrosage pendant cette période réduite et évite les inconvénients d’un pot incomplètement rempli pendant la majorité du temps.
Que l’arrosage soit réalisé par-dessus le feuillage ou par-dessous en ne touchant que le substrat, le risque de n’atteindre qu’une partie de la surface du pot est toujours présent.
Avec un système d’arrosage automatique par aspersion, même en croisant les zones de couverture des buses, certaines parties des pots sont toujours moins hydratées que les autres, en particulier lorsque les feuilles font parapluie.
Lors d’un arrosage manuel maintenant une position fixe de la pomme de l’arrosoir ou de la lance, on peut reproduire le même effet.
En bougeant le jet en permanence et en variant sa cible à la surface d’un même pot, on peut mieux gérer la saturation du substrat et assurer une meilleure homogénéité de l’arrosage.
Sous l’effet des arrosages répétés et de la pluie, les particules situées en surface du substrat finissent par s’agglomérer en une croûte.
En arrosant sur un substrat sec, l’eau perle à la surface du pot sans y pénétrer immédiatement.
Il est troujours possible de réaliser une première passe qui ne fait qu'humecter la surface et lui redonne de la perméabilité. Le réel arrosage peut alors commencer.
En cassant cette croûte par un léger piquetage de surface une à deux fois par an, on peut rendre l’arrosage plus efficace en permettant la pénétration de l’eau dans le pot dès la première passe. Cette opération permet également à l'air de mieux circuler dans le substrat.
Il est préférable d’effectuer cette opération sur substrat sec : humide, ses grains (en particulier d’akadama) peuvent devenir très friables.
Nos bonsaï sont souvent posés sur des tables, les uns à côté des autres. Cependant, chacun d’entre eux a des exigences d’hydratation différentes.
En arrosant chaque arbre individuellement, on est en mesure d’évaluer ses besoins propres et d’apporter la quantité d’eau nécessaire au bon moment. A contrario, en cherchant à arroser toute la table à la fois, certains arbres recevront trop d’eau et d’autres pas assez.
Il est également utile d’être précis dans nos gestes en ciblant bien chaque arbre. Si le jet vient à atteindre un autres pot, la surface de ce dernier ne sera humidifiée qu’en surface, laissant croire que l’arbre n’a pas besoin d’être arrosé.
Il peut être utile de regrouper sur une même table les bonsaï dont le substrat est devenu insuffisamment drainant et nécessite plusieurs passes pour une arrosage complet. La procédure consiste à commencer à arroser le premier pot jusqu’à saturation, puis les autres arbres jusqu’au même point. On recommence ensuite l’opération plusieurs fois jusqu’à l’eau passe par les trous de drainage de chacun des pots.
Le principe général consistant à s’arrêter d’arroser lorsque l’eau passe par les trous de drainage du pot est en général une bonne estimation.
Cependant, les substrats de culture des bonsaï présentant peu de capillarité, il faut comprendre que tous les trous de drainage sont concernés par cette limite et non pas seulement de premier qui commence à évacuer l’eau excédentaire.
Pour les substrats neufs ou très drainant, il est difficile d’atteindre la saturation : un jet trop fort risque de projeter les grains hors du pot. L’eau sort rapidement sans que l’hydratation ne soit suffisante. Il est alors nécessaire de pratiquer au moins le double arrosage et de bien attendre, pour chacun d’entre eux, que l’eau sorte par la totalité des trous de drainage.
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dernière mise à jour : 26 septembre 2024