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CREER UN BONSAÏ : TAILLER ET LAISSER POUSSER
La méthode « Tailler et laisser pousser » permet de créer un bonsaï en structurant, avant tout, ses branches principales, dites primaires, et les racines principales, celles qui constitueront la base du tronc. Elle permet également d’optimiser le grossissement de ce dernier.
Elle s’applique non seulement aux jeunes plans (issus de pépinière ou semis, décrits dans la suite), mais également aux arbres que l’on souhaite complètement restructurer, en les réduisant à leur seul tronc, voire à un simple moignon.
La méthode est particulièrement efficace, mais demande une certaine persévérance, voire du courage, dans la mesure où l’arbre n’est immédiatement beau : en période de création, on laisse les branches croitre de manière disproportionnée par rapport à l’état, à un instant donné, du futur bonsaï.
Elle constitue cependant un réel investissement pour l’avenir ; la période de travail durant laquelle l’arbre s’apparente à un vilain petit canard n’est là que pour préparer sa mue en un bonsaï parfaitement structuré dont il ne restera plus qu’à affiner les détails.
Le seul réel choix initial consiste à déterminer la hauteur finale que l’on souhaite donner à l’arbre.
Cette taille est certainement affaire de goût, mais elle est aussi contrainte par l’espèce qui a plus ou moins la capacité à réduite la dimension de ses feuilles lors de l’application des techniques utilisées en bonsaï ; il est plus difficile de réduire la taille des feuilles d’un marronnier que celle d’un orme. Pour assurer la cohérence de l’ensemble, la hauteur finale d’un bonsaï de la première espèce devra supérieure à celle de la seconde.
De ce choix découle la largeur que devra avoir le pot définitif (en général 2/3 de la hauteur de l’arbre) et donne une bonne indication sur l’étendue possible des racines. Les pots présentant généralement un rapport largeur/longueur proche de 3/4, la largeur maximale du pain racinaire est de l’ordre de la moitié de la hauteur de l’arbre.
En synthèse, deux nombres clés sont à conserver précieusement en tête au cours des travaux de construction : la hauteur finale de l’arbre et la largeur finale du pain racinaire (moitié de la hauteur finale). Ils vont diriger tous les travaux !
Pour les caducs, les interventions ont lieu lors d’un rempotage, selon la saison appropriée à l’espèce (en général février-mars). Elles permettent, à la fois, de travailler les racines et le branches.
Le jeune plan doit alors avoir atteint sa hauteur finale.
Si tel n’est pas le cas, on laisse l’arbre pousser pendant une saison complémentaire, sans rempotage, ni taille.
Cependant, si au cours de sa saison de pousse la plante dépasse la hauteur cible, on pince seulement son bourgeons apical de manière à arrêter sa croissance verticale.
Les pins, quant à eux, sont plus délicats à gérer du fait de leur croissance plus lente et de leur mode de développement en une seule pousse annuelle.
A la fin de chaque printemps, Il est nécessaire d’intervenir de manière à les inciter à créer des bourgeons aux points stratégiques.
Le départ des racines sur un pin n’étant pas réellement remarquable dans la nature, ce critère d’appréciation n’a pas été retenu dans leur évaluation (comme dans celle des autres conifères d’ailleurs).
Les rempotages (de fin mars à avril) est donc classiquement déclenché par la croissance de l’arbre et par l’état du substrat.
Pour les caducs, les interventions de taille ont lieu lors d’un rempotage, uniquement si le jeune plan a atteint sa taille finale.
La première intervention est destinée à positionner la branche 1, la seconde le branche 2, et ainsi de suite.
La branche principale, celle qui constituera le tronc, est coupée à la distance théorique indiquée ci-dessous par ordre d'intervention.
DIstances des tailles par rapport aux racines (en cm) selon la hauteur cible et le numéro d'intervention.
hauteur
N° intervention
cible
1
2
3
4
5
6
7
8
20 cm
7
11
14
30 cm
10
17
21
24
45 cm
15
25
32
36
39
60 cm
20
33
42
48
52
55
75 cm
25
42
53
60
65
68
70
90 cm
30
50
63
72
78
82
85
87
Ces distances correspondent aux principes généraux d’esthétique.
On prend soin, à chaque fois, de tailler au-dessus d’un bourgeon qui est le plus proche de la hauteur idéale.
Pour les espèces à bourgeons alternes, il faut veiller à la direction du bourgeons au-dessus duquel on effectue la taille : il détermine celle du tronc.
Pour celles présentant des bourgeons opposés, deux branches vont généralement se développer avec la même force. Il est souvent nécessaire de freiner l’une d’entre elle en la ligaturant à l’horizontale (jamais plus bas).
On laisse les autres branches croitre librement ; elles donneront de la profondeur au bonsaï. La forte taille de la branche principale permet de rediriger une partie de l’énergie de l’arbre vers elles.
Evolution d'un mélèze (Larix decidua) formé avec cette méthode.
Premier rempotage
La plupart des caducs a tendance à développer des racines pivots qui servent à ancrer l’arbre profondément dans le sol. Dans le cas des bonsaï, ces racines sont non seulement inutiles, mais nuisent au développement d’un fin réseau de radicelles nécessaire à la bonne alimentation en eaux et nutriments.
Le premier rempotage (uniquement si le jeune plan a atteint sa taille finale) a pour objectif de contrer cette tendance en coupant le pivot. On ne laisse alors – sans les couper – que quelques radicelles pour alimenter le jeune plan ; on est proche d’une bouture de racine. Les radicelles conservées lors de cette première intervention n’ont pour seul but que d’alimenter l’arbre ; elles ne seront, en général, pas conservées dans le futur.
A l’endroit de la coupe, vont se développer de nouvelles racines partant toutes du même point, ou presque. Elles constitueront la future base de l’arbre, à partir de laquelle seront mesurées les différentes distances de taille.
Rempotages suivants
Au cours des rempotages suivants, les racines partant vers le bas – de plus en plus rares – seront systématiquement éliminées.
Les racines latérales seront coupées successivement, dans l’ordre des interventions, aux distances du tronc présentées ci-dessous.
Pour une hauteur cible de l’arbre de
On essayera d’effectuer ces coupes à des embranchements de radicelles, de manière à favoriser la ramification. Bien entendu, la largeur des pots de culture successifs doit être adaptée à ces dimensions.
Après, au plus, trois tailles des racines en plus de celle initiale du pivot, on considère que les bonnes bases sont posées pour le devenir du bonsaï.
Exemples de départ des racines
Erable du Japon (Acer palmatum)
Tilleul à petites feuilles (Tilia cordata)
Le mode de croissance des pins nécessite une approche différente de celle des caducs.
Le principe de positionnement des branches primaires reste identique, mais il est nécessaire de s’assurer de la présence de branches intermédiaires, en particulier arrières.
On va intervenir en fin de printemps, après l'ouverture des chandelles et dès que les aiguilles se sont déployées.
Le mode de travail repose sur l’observation de la croissance des chandelles et de la distance entre la branche principale précédente (ou du départ des racines pour le positionnement de la première branche) et de la nouvelle branche principale que l’on souhaite positionner :
La taille des chandelles induit, la plupart du temps, un bourgeonnement multiple à l'endroit de la taille. Il faut, en automne, sélectionner les deux bourgeons les mieux positionnées et enlever les autres.
La hauteur des branches principales, mesurée à partir du départ des racines, sont identiques à celles des caducs.
La taille des chandelles induit, la plupart du temps, un bourgeonnement multiple. Il faut, en automne, sélectionner les deux bourgeons les mieux positionnées et enlever les autres. Il est souvent nécessaire de freiner l’une des branches elle en la ligaturant.
Il est intéressant que noter que, même si la souplesse des branches des pins permet de fortes ligatures, cette approche fournit un matériel apte à rendre esthétique tout type de mise en forme.
Cas 1
Cas 2
Cas 3
Exemples de bourgeons apparaissant après la taille des chandelles
Les pins, à l’image de leur développement aérien, ont un mode de pousse des racines plus délicat à maîtriser que des caducs : une taille ne génère pas nécessairement la division de la racine concernée, et peut même la faire mourir.
Etant entendu que le départ des racines sur un pin n’est pas réellement remarquable dans la nature, on s’attache principalement à développer le chevelu.
Les racines étant particulièrement souples, il est souvent possible, lors du rempotage, de positionner les racines plongeantes à l’horizontale.
Si tel n’est pas le cas, il est parfois nécessaire de les couper, tout en s’assurant que le reste des racines est suffisant pour alimenter l’arbre.
Le travail sur le reste des racines consiste à les maintenir le plus proche du tronc en les coupant au plus proche d’une division naturelle.
Le travail des branches est proche des caducs.
Celui des racines est atypique : les azalées développent de nombreuses fines radicelles qu’on se contente de travailler dans la masse.
Le travail des branches est proche des caducs avec une pousse continue pendant la saison. Il faut se retenir de les pincer si on souhaite le grossissement de la banche.
Celui des racines est proche de celle des pins.
Le travail des branches et des racines s’apparente à celui des pins.
Le travail des branches est celui des caducs (les mélèzes bourgeonnent facilement en arrière).
Celui des racines est proche de celle des pins (les mélèzes sont des conifères à feuilles caduques).
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dernière mise à jour : 29 janvier 2025