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MISE EN FORME DES BONSAÏ
La création de bonsaï est, historiquement, intimement associée à une culture profondément liée à la nature et à sa sublimation en version miniature. La création repose, d’abord et avant tout, sur quelques principes de base consistant à éviter les invraisemblances dans le développement des arbres, comme le positionnement des racines, le respect de la conicité du tronc, ou le positionnement des branches.
Le but recherché est une représentation stylisée de l’arbre dans son environnement dont la contemplation soit à même de transmettre la même émotion que celle de son modèle.
La variété des formes des bonsaï est associée à la diversité des milieux, allant des plus agressifs, comme les montagnes ou les bords de mer, aux plus favorables, comme les plaines.
Dans notre culture occidentale, l’art du bonsaï s’apparente à la sculpture ou au modelage. A ce titre la culture acquise face à ces disciplines influence fortement notre perception. Les notions issues de la Grèce antique et de la Renaissance s’appliquent donc pleinement : elles ont pour noms « Section d’or », « Suites de Fibonacci » ou « espaces vides ».
De leur côté, les japonais ont codifié, au XIX siècle, un ensemble de styles comme autant de représentations des formes des arbres rencontrés dans les environnements naturels très variés de leur pays.
Les chinois, quant à eux, se sont plus orientés vers des représentations de paysages, de formes animales voire humaines.
Comme dans les ateliers des peintres classiques occidentaux dans lesquels la copie des maîtres (dans notre cas la Nature) constituait le principal outil pédagogique, ces styles peuvent servir de base à la réflexion … à condition de finir par savoir s’en affranchir.
Dans la nature, les branches se développent de façon à optimiser la captation de la lumière pour maximiser la photosynthèse.
Les branches qui dont la pousse ne répond pas à cet objectif sont délaissées par l’arbre, à plus ou moins long terme, et finissent par mourir.
Dans le construction d’un bonsaï, image d’un arbre naturel et âgé, on s’attache à éliminer le plus tôt possible ce type de branche … pour éviter les incohérences avec l’objectif recherché.
Voici quelques exemples de cas typiques.
directement vers le haut
directement vers le bas
en étoile
opposées
superposées et parallèles
à l’intérieur d’une courbe
croisées
vers l’intérieur de la ramure
croisant le tronc
Exemples de branches de bonsaï
Mélèze
Erable du Japon
Orme
Charme
Les racines sont les premiers éléments de cohérence de l’arbre.
Avec le temps, les racines se répartissent harmonieusement autour du tronc et deviennent apparentes.
Les racines qui sortent de terre pour y retourner un peu plus loin sont détruites pas les animaux ou les éléments.
Les racines aériennes ne sont acceptables que sur des espèces spécifiques, comme les ficus, qui en émettent naturellement.
L’absence de racine visible est acceptable sur les conifères dont la croissance ne laisse que rarement des racines émerger du sol.
absence
incohérente avec le tronc
remontante
aérienne
mal réparties
croisées
Exemples de racines dans la nature
Départ des racines idéal sur un hêtre
Départ des racines sur un hêtre
Départ des racines sur un épicéa
Départ des racines sur roche
Départ des racines en radeau sur un platane
Départ des racines en radeau sur un paulownia
Les différentes espèces ont leur propre physiologie et tendance naturelles.
Pour des raisons de structure des canaux de circulation de sève, les branches de feuillus âgés sont rarement dirigées vers les bas : elles sont tout au plus horizontales.
Celles des conifères, plus souples, penchent plus facilement vers le sol et permettent des formations de type « cascade ».
La dominance apicale, assez générale, n’est pas applicable aux azalées ou à certaines espèces de genévriers ou de pins.
De même, la conservation de bois mort est plus difficile sur la durée pour les feuillus que sur les conifères.
L’espèce de l’arbre est à prendre en compte dans les choix de mise en forme, non seulement sous peine d’incohérence esthétique, mais également pour sa pérennité.
Un bonsaï possède toujours un angle de vision privilégié, même s’il est avant tout en trois dimensions.
C’est sous cet angle que nous cherchons à montrer le meilleur de lui-même, son côté le plus esthétique.
Ce choix permet également, par l’angle de vision principal proposé, de masquer des défauts éventuels qui se retrouveraient alors rejetés à l’arrière de l’arbre, cachés par le tronc, des branches ou une partie du feuillage.
Peut-être parce que nous regardons les arbres de haut en bas, de son ancrage dans le sol à l’endroit où la ramure rejoint le ciel, que la contemplation d’un bonsaï se fait selon le même cheminement, des racines à la cime.
Sur ce chemin, on s’attend à rencontrer
L’esthétique classique est fortement influencée par la notion de suite de Fibonacci.
Elle consiste à créer une suite de nombres dont chaque valeur est la somme des deux précédentes : 1, 1, 2, 3, 5, 8, 13, 21, 34, 55, …
Nombre d'Or
La formule mathématique permettant de calculer n’importe quelle valeur de la suite de Fibonacci fait apparaître le "nombre d’Or" qui est largement utilisé, en particulier, dans la construction des temples grecs et les tableaux classiques.
Depuis la généralisation du format 24 x 36 (format 3/2) dans la seconde moitié du XX siècle, la règle des tiers influence toujours fortement la photographie : la composition repose sur la séparation des espaces en tiers ; les points de croisement des lignes séparatrices constituant des points forts de composition.
Cette règle, proche du nombre d'or (1,5 contre 1,618), se retrouve dans les principes de construction des bonsaï japonais.
Influencés par notre culture, nous considérons, inconsciemment, ces constructions comme harmonieuses
Les branches primaires sont celles qui partent directement du tronc.
Le principe est le suivant :
On procède de même pour les suivantes.
Vue de côté
Vue de dessus
Remarques
Les branches de profondeur sont placées à l’arrière de l’arbre, entre les branches principales.
Le nombre de branches principales est déterminé par la hauteur de l’arbre et l’espèce. Ainsi, pour un arbre de 60 cm, on pourra appliquer cette règle à cinq ou six branches ; pour un de 20 cm, seules les trois premières branches seront prises en compte.
La taille des pots répond également à ce type de construction : leur longueur est égale à 2/3 de la hauteur de l’arbre, s’il est plus haut que large ; sinon, elle est égale à 2/3 de sa largeur.
Le principe de construction des branches est identique à celui de l’arbre en général.
Après avoir déterminé leur longueur cible, feuillage compris ; on divise cette mesure par 3 pour positionner les branches secondaires.
On applique le même procédé au placement des branches tertiaires.
La division des branches en deux est favorisée en assurant un angle aigu, plus naturel.
Vue de dessus
Les trois dimensions sont prises en compte, de façon à former des plateaux qui, au-delà de la tradition de la formation japonaise, permet à l’arbre de maximiser l’exposition de ses feuilles à la lumière du soleil.
La boule compacte - façon buis à la française - n’est pas de mise.
Le volume des feuillages de chaque branche diminue progressivement, de la première branche à la cime.
L’ensemble peut s’inscrire dans un triangle scalène, qu’il soit vu de la face de l’arbre, comme de n’importe quel côté.
Vue de côté
Vue de dessus
Notre évaluation de l’esthétique est tout d’abord liée à notre culture.
Cependant, par manque de références, notre approche de celle des bonsaï est, dans un premier temps, plus difficile : il faut se former le regard.
La meilleure approche, celle des origines, est certainement liée à l’observation de la nature ; selon notre mode de vie, elle peut cependant être limitée à nos paysages proches, augmentée de quelques voyages.
Les livres, les expositions, les styles codifiés japonais, comme Internet constituent des compléments facilement accessibles qui permettent d’élargir le champ de nos références.
C’est tout au long de cette période de formation - toujours renouvelée - que le regard se construit progressivement, servant de base à l’inspiration pour la création des bonsaï.
Exemples de styles japonais
Chokkan
Droit formel
Moyogi
Droit informel
Shakan
Penché
Fukinagashi
Battu par les vents
Kengaï
Cascade
Hokidachi
Balai
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dernière mise à jour : 29 janvier 2025