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CREER UN BONSAÏ AVEC UN PLAN DE JARDINERIE
Les jardineries - et les pépinières - proposent des arbres et des arbustes à des stades de développement qui peuvent nous faire gagner du temps dans la création d’un bonsaï. A de très rares exceptions près, elles proposent des plantes qui ne sont pas destinées initialement à la formation d’un bonsaï. Il est donc nécessaire de prendre quelques précautions avant l’achat.
Les magasins spécialisés ont, en dehors des bonsaï eux-mêmes, deux types d’offres : des jeunes plans d’espèces plus ou moins traditionnellement utilisés pour créer des bonsaï (cf. la rubrique magasins en ligne dans les liens), et des pré-bonsaï dont la construction des déjà avancée. Les jardineries, quant à elles, sont plus généralistes et s’adaptent aux modes du moment en matière de végétaux d’ornement.
Parmi une liste d’espèces proposées dans la rubrique « Voyage vers un bonsaï en 7 étapes », certaines d’entre-elles se trouvent relativement facilement en container comme les azalées du Japon, les charmes (sous forme de charmille), les érables du Japon, les hêtres, les pommiers d’ornement, les épinette du Canada, ainsi que différentes espèces de genévriers et de pins dits de rocaille.
S’attacher à cette vérification peut paraître une évidence, mais elle est parfois difficile à effectuer.
Les contraintes commerciale de production des pépinières et la gestion des stocks des jardineries engendrent un brassage de nombreuses plantes qui apportent leurs parasites et maladies et les transmettent volontiers aux autres. Selon la période de l’année, ils sont plus ou moins visibles à l’œil nu, surtout durant l’automne et la fin de l’hiver … pendant lesquels l’offre commerciale est la plus vaste.
Une fois acquis un arbre apparemment sain, il est tout de même prudent de l’isoler du reste de la collection durant une période de quarantaine pendant laquelle on le surveillera de près.
Les techniques de greffe sont bien maîtrisées par les producteurs. Elle permet, pour les espèces qui nous intéressent, de changer le feuillage (érables du Japon ou genévriers, par exemple) ou d’apporter la vigueur d’un porte-greffe à une espèce qui en a moins (conifères, …).
Dans le domaine du bonsaï, elle est pratiquée traditionnellement sur les conifères pour apporter la vigueur d’un pin noir du Japon (pinus thumbergii) à un pin blanc (pinus parviflora), pour changer le feuillage d’un genévrier, ou pour améliorer l’esthétique de l’arbre en y joutant des branches ou des racines à des endroits où elles manquent.
Les arbres greffés disponibles dans les jardineries, ne répondent pas à nos critères d’esthétique dans la mesure où les points de greffe sont souvent trop visibles et destinés, au mieux, à être estompé avec la croissance de l’arbre vers sa taille adulte. Utilisés pour la création d’un bonsaï, ils ne disparaitront vraisemblablement jamais, et pourront même s’amplifier par le développement d’un cal cicatriciel volumineux et inesthétique.
Au cours de leur cycle de production, les arbres de pépinière sont rempotés plusieurs fois. Les soins apportés lors de ces opérations ne sont pas au niveau de nos exigences pour nos bonsaï, en particulier sur le positionnement du collet au niveau du substrat. De plus, l'utilisation d'un paillage végétal ou textile peut aboutir un enfouissement profond des racines.
La distance entre le départ des racines et la première branche primaire est souvent considérée comme devant être égale au tiers de la hauteur totale de l'arbre. Elle constitue donc un critère essentiel au choix, en fonction de la taille souhaitée pour le futur bonsaï.
Dans la pratique, il peut être délicat de dépoter le plan, d’enlever le paillis et de gratter la surface du terreau jusqu’à atteindre les racines en plein milieu du magasin : les vendeurs n’apprécient pas nécessairement. En revanche, gratter légèrement la surface du substrat avec un doigt pour estimer la profondeur de la couche de substrat sans racine est plus discret et peut être acceptable.
Les tronc mouvementés, présentant des ruptures franches, donnent du caractère aux bonsaï. Ils sont cependant considérés comme invendables par les jardineries. Ce n’est qu’en allant directement dans les pépinières que l’on peut, en discutant avec le producteur, trouver des « gueules cassées » qui n’auraient pas été déjà mises au rebut.
Selon la structure des branches et avec l’aide de la taille et de la ligature, il possible de construire ces ruptures et changer l’esthétique d’un arbre de jardin trop dans les standards de production horticole. Au cours de cette réflexion, il peut également être utile d’incliner l’arbre dans tous les sens : une possibilité évidente de mise en forme peut apparaître de manière inattendue.
Pour faciliter leur commercialisation et dopés par les apports d’engrais, les branches et le feuillage des végétaux de jardinerie sont souvent bien fournis, nous offrant de multiples possibilités de mise en forme.
Un tronc présentant, dès l’acquisition, une bonne conicité du départ des racines à la tête est bien entendu souhaitable, mais il souvent nécessaire de réduire la hauteur du plan en utilisant des techniques de remplacement de cime : nous pouvons donc recréer une certaine conicité sur un tronc trop tubulaire au départ.
Ce que l’on cherche, avant tout, est la présence et la disposition de branches primaires bien placées. Ancrées directement du tronc, elles constitueront l’architecture du futur bonsaï.
En partant de la base de l’arbre, il est nécessaire d’identifier des branches primaires de diamètres décroissants et dont l’espacement relatif diminue en allant vers la cime.
Le temps entre l’obtention de la plante (semis, bouture, marcotte, ...) et sa commercialisation représente un enjeu financier important pour les producteurs. Leur intérêt est de parvenir à diminuer ce délai. Pour y parvenir, ils font appel à des techniques d’engraissement intensif qui ont pour conséquence une croissance rapide … et le développement d’entrenœuds longs, peu compatibles avec la création d’un bonsaï.
Ceci est particulièrement sensible sur les pins pour lesquels il est notablement plus difficile d’obtenir un bourgeonnement arrière que sur les caducs.
Les conifères dits de rocaille sont moins affectés par ce type de pratique dans la mesure où leur croissance est naturellement lente.
La présence de bourgeons proches du tronc sur les branches primaires d’un arbre en bonne santé permet d’envisager la reconstruction de branches aux entrenœuds plus courts en remplacement de celles qui ne sont pas exploitables directement.
Avant de passer à la caisse, un dernier critère est essentiel : pouvons-nous imaginer, même seulement dans ses grandes lignes, l’avenir de l’arbre, sa structure, sa forme ?
Si ce n’est pas le cas et même si nous pouvons faire appel à des avis extérieurs a posteriori, mieux vaut s’en arrêter là : l’envie de travailler l’arbre ne viendra pas naturellement.
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dernière mise à jour : 29 janvier 2025