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EVALUER L'AVANCEMENT D'UN BONSAÏ
L’analyse de l’avancement d’un bonsaï proposée ici repose sur 6 niveaux, numérotés de 1 à 6.
Elle permet d’identifier des axes de travail fondés sur une construction progressive d’un bonsaï à partir d’un jeune plan, d’un prélèvement, ou d’un pré-bonsaï. La même démarche est également applicable lors de la restructuration d’un bonsaï a priori plus abouti.
La définition des dimensions que l’on souhaite obtenir - ou maintenir - détermine tout le processus de mise en forme. La formation des racines, le positionnement des branches principales, comme les développement autres branches en dépendent.
Ce choix est cependant contraint par un certain nombre de critères.
Le premier est certainement l’espace dont nous disposons pour fournir au bonsaï les conditions de luminosité, de température et d’humidité qu’il exige.
Nos capacités physiques propres rentrent également en ligne de compte : si les arbres de grandes dimensions ou développés sur des roches lourdes demandent des efforts importants, en particulier lors des rempotages, les plus petits exigent précision et minutie.
La nature de l’espèce est également à considérer. Certaines d’entre-elles ne permettent pas de réduire facilement la taille des feuilles, comme les marronniers ou les tilleuls. Il est alors nécessaire de viser des dimensions importantes pour le bonsaï, de manière à assurer une harmonie générale.
Sur un pré-bonsaï ou un bonsaï plus abouti, les branches principales sont déjà été positionnées. A moins de vouloir changer la première branche ou reconstruire complètement l’arbre, il faut prendre en compte sa hauteur pour déterminer la hauteur future : environ un tiers de la taille finale, sauf cas particulier comme les lettrés.
Les racines de surface peuvent également constituer une contrainte complémentaire, en particulier pour les conifères pour lesquels la reconstruction complète d’un pain racinaire peut être hasardeuse. Si de grosses racines actives occupent une surface importante dans le pot, il est prudent d’envisager que le bonsaï ne pourra pas être hébergé dans un pot de taille significativement plus petite. Pour permettre de conserver des dimensions harmonieuses entre l’arbre et son pot, la hauteur future du bonsaï devra être déterminée en fonction de celle de son pot : environ un fois et demi fois sa longueur.
Cette même logique est applicable aux espèces qui imposent des exigences de culture particulières, comme des besoins en eau au-dessus de la moyenne ; les placer dans des pots trop petits peut rendre leur entretien périlleux.
Si les dimensions souhaitées ne sont pas définies, la suite de l’évaluation ne peut pas être réalisée.
Avec la détermination des dimensions futures du bonsaï, la taille du pot est maintenant définie : sa longueur est égale deux tiers de sa hauteur, sa largeur est de l’ordre de trois quarts de sa longueur.
Sa profondeur répond aux exigences de son espèce et aux conditions climatiques de son lieu de culture.
La taille du pain racinaire est du même ordre.
A l’intérieur de ce volume, l’arbre doit être capable de puiser l’eau et les nutriments dont il a besoin. Pour cela, il utilise les extrémités des racines, seules aptes à assurer cette fonction.
Plus un bonsaï est avancé, plus les radicelles sont nombreuses et saines ; les grosses racines lignifiées sont peu nombreuses ou, mieux, totalement absentes.
Les racines visibles à la surface du pot constituent un élément esthétique significatif dans la mesure où elles ancrent l’arbre au sol, donnant un sentiment de stabilité et d’âge avancé. L’idéal étant que seules celles-ci aient une taille importante, alors que celles présentes à l’intérieur du pot ne soient constituées que de radicelles regénérées par chaque rempotage.
La présence de racines de surface harmonieusement réparties en fonction de la forme du tronc constitue un critère d’avancement d’un bonsaï.
Il est cependant acceptable de relativiser ce facteur pour certains conifères (pins et genévriers, par exemple) pour lesquels leur existence dans la nature est plus rare que pour les caducs.
L’évaluation du tronc repose également sur les dimensions futures du bonsaï : les normes traditionnelles japonaises considèrent que son diamètre de sa base correspond à la profondeur du pot dans lequel il est planté.
Il est bien évident que ceci n’est applicable que pour les arbres considérés comme en état d’exposition et que vouloir l’appliquer en phase de développement est contre-productif et dangereux pour leur santé.
Il n’est cependant pas inutile de garder cette dimension en mémoire.
On recherche également la conicité du tronc : plus large à sa base, il s’affine progressivement au fur et à mesure qu’on se rapproche de la cime.
Les mouvements du tronc apportent un attrait supplémentaire du bonsaï dans la plupart des styles (le droit formel étant l’exception à la règle).
Ces ruptures de ligne et sinuosités sont à considérer dans les trois dimensions et non sur un simple plan dans l’espace.
Leur variété permet d’éviter une monotonie qui serait engendrée par des mouvements trop identiques et répétitifs.
Si l’évaluation des critères précédents est insuffisante, l'évaluation est au niveau 1.
Le travail consiste à construire le pain racinaire et le tronc.
Les branches primaires sont celles qui s’attachent directement sur le tronc.
Le premier critère d’évaluation repose sur leur répartition sur le tronc.
De bas en haut, on recherche non pas un espacement uniforme entre elles, mais une diminution progressive des distances qui les séparent.
Vues du dessus (en dehors d’un style du type « battu par le vent »), c’est leur répartition sinon uniforme, du moins harmonieuse tout autour des lignes du tronc.
Vues de côté, les branches qui partent à l’intérieur des courbes ou des ruptures de ligne du tronc sont également à éviter pour la simple raison qu’elles seraient absentes dans la nature : privées de lumière par la végétation qui les surplombe, elles ne survivent pas à l’intérieur de la ramure.
Les branches les plus basses d’un arbre mature sont les plus âgées, et donc les plus épaisses. Plus on se rapproche de la cime, plus elles sont jeunes et fines : cette progressivité de diamètre constitue également un critère déterminant.
Si les branches primaires ne sont pas en place, l'évaluation est au niveau 2.
Le travail consiste à construire les branches primaires.
Ce niveau peut intervenir quel que soit l’âge du bonsaï, après la perte d'une branche, par exemple.
Les branches secondaires sont celles qui s’attachent au branches primaires ; les tertiaires, celles qui partent des secondaires.
Selon les dimensions du bonsaï, la présence de ces types de branches est un critère à relativiser : sur les plus petits (« mame ») par exemple, les feuilles représentent symboliquement - et à elles seules - tout un ensemble de branches avec leur végétation.
Pour évaluer les branches secondaires, on peut considérer la branche principale comme un tronc.
Vues de dessus, les branches secondaires se répartissent de part et d’autre de la branche principale selon les même critères applicables aux branches principales sur le tronc vu de côté.
Vues de côté, les branches secondaires qui sont situées sous les branches principales finissent par mourir dans la nature, faute de lumière. Elles ne sont donc pas souhaitables. Celles qui poussent directement vers le haut ne le sont également pas : elles traduiraient une absence de maturité de la branche.
La cohérence globale est également à prendre en compte : si le tronc et les branches primaires présentent des ruptures de ligne ou des sinuosités, il est souhaitable que les secondaires soient construites de la même façon.
Les éventuelles branches tertiaires, selon leur pertinence par rapport aux dimensions du bonsaï, sont à évaluer de la même manière, en considérant la branche secondaire sur laquelle elles prennent naissance comme une branche primaire.
Si les branches secondaires, et éventuellement tertiaires, ne sont pas développées, l'évaluation est au niveau 3.
Le travail consiste à construire les branches secondaires.
Espaces pleins
Espaces vides (en bleu)
On s’intéresse d’abord ici aux « plateaux ».
On recherche les des masses foliaires regroupées sur les branches principales dont le taille soit en cohérence avec ces dernières : plus importantes près du sol, puis diminuant progressivement avec l’élévation vers le ciel.
Elles présentent des structures en volume, plutôt plates sur le dessous, mais plus importantes sur le dessus des branches.
Elles sont également plus volumineuses près du tronc qu’à l’extrémité des branches.
Le second critère porte sur les espaces vides laissés entre les plateaux. Ils doivent tout d’abord être en cohérence avec la forme du tronc de manière à renforcer sa ligne ou, au contraire, venir en opposition pour affirmer le dynamisme de la forme. Leur variété est un atout. Les espaces vides sont partie intégrante de l’évaluation d’un bonsaï.
Il s’agit toujours ici de considérer le bonsaï en trois dimensions, comme une sculpture aboutie en un instant particulier qu'on peut examiner sous tous les points de vue.
Si la ramure nécessite d'être ramifiée ou que certaines branches doivent encore être mises en place, l'évaluation est au niveau 4.
Le travail consiste à travailler la ramure de l'arbre.
Déterminer qu’un bonsaï a atteint ce niveau est très relatif.
C’est la confrontation aux autres arbres exposés, dans un espace déterminé, qui peut piloter l’évaluation.
Les bonsaï exposés lors de grands événements nationaux, voire internationaux, peuvent être un point de comparaison qui constitue un objectif. La présentation à des amis dans son jardin, des expositions publiques à l’échelle d’un club local ou d’une région n’imposent pas les mêmes exigences.
En tout état de cause et quel que soit le contexte, les traces évidentes d’interventions humaine constituent des critères de dépréciation.
Sur ce principe, les fortes coupes (en particulier du tronc), les moignons de tailles des branches ou les plaies mal refermées sont à éviter.
Il est cependant d’usage d’accepter des ligatures discrètes, en particulier à l’extrémité des branches des conifères.
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dernière mise à jour : 29 janvier 2025